L’expérimenthèque : Peinture corporelle dans les ateliers Superpatouilles, une réponse au besoin d’exploration sensorimotrice du jeune enfant.
Aujourd’hui, j’avais envie de vous parler de l’atelier Superpatouille ! qui rencontre un vif succès chez les enfants et les adultes.
Se salir
Au début, les adultes expriment une petite réticence : « Vous ne le connaissez pas… il est maniaque… elle ne voudra jamais se salir les pieds… il va avoir peur… »
Pour lever cette appréhension j’utilise évidemment de la gouache. Si la peinture a séché sur le vêtement, il suffit de le laisser tremper quelques heures avant de le mettre en machine.
Si l’atelier se déroule sans les parents le mieux c’est de les prévenir pour qu’ils mettent l’enfant en tenue tout terrain ( de l’enfant en couche, à celui en body en passant par l’enfant protégé par une combinaison plastique intégrale) : l’esprit libre et la conscience tranquille sont les premières conditions pour profiter d’un atelier Petit Pois. J'ai constaté au cours des ateliers que le jeune enfant n'hésite pas à enduire toutes les parties de son corps à disposition!
Se lancer
Les petits peuvent être hésitants au début, mettre un peu de temps à toucher la peinture, où décider de ne participer à l’atelier que par l’observation , ce qui est déjà une aventure en soi.
En revanche une fois qu’ils sont en route ils n’ont aucune appréhension à s’enduire de la tête aux pieds , cheveux compris, ils se massent les jambes, se frottent les mains, se caressent les joues, superposent des couches de plusieurs couleurs .
S’enduire
Pour peu que vous ayez installé un miroir l’enfant passe par toutes les couleurs puis se gratte pour vérifier qu’il est bien là sous la couche de peinture… J’insiste cependant sur le fait que c’est à l’enfant de s’enduire seul de peinture, l’adulte ne doit pas intervenir car cela pourrait être vécue comme une agression par le petit enfant. Je vous renvoie à ce propos à la lecture du Moi-peau d’Anzieux.
Si l’adulte veut s’enduire lui-même aucun problème d’autres l’ont fait avant lui (Yves Klein, peintures tribales, déguisements,bain d'argile...)
L’enfant pourrait avoir envie au cours de l’atelier de vérifier que la peinture s’enlève à l’eau et qu'il peut retrouver son état initial. Je prends toujours soin de mettre à sa disposition un bac avec éponge ou gant de toilette pour qu’il puisse se laver. Pas d’inquiétude dans 100 % des cas le gant finit en pinceau.
Le jeu d’eau
La toilette finale fait partie de la fête. Les petits rient aux éclats dans le lavabo, la baignoire, seuls ou à plusieurs. Ce moment d’intimité clôture l’activité.
Une profonde et longue sieste s’impose, le temps que la toile sèche !
Photo de l'enfant fleur : © Hans Silvester. Courtesy Marlborough Gallery.